mercredi 14 septembre 2016

éparpillé: rétrospective d'une première partie de vie, deuxième partie.


C’est dans une bâtisse que l’on aurait pu qualifier de longère de par sa forme que ma sœur est arrivée. Nous vivions alors dans cette maison au milieu de la campagne bourguignonne, entouré de forêt, de champs et dont le nombre de bovins surpassait au centuple le nombre d’habitants du coin. Nous avions quelques voisins, dont un me rappelait en y repensant plus tard, le chasseur dans « Rox et Rouky ». Notre environnement proche était vaste et une balançoire avait fini par pousser non loin du grillage nous séparant du bois et un caniche noir nommé Vladimir vagabondait au milieu d’une flore variée.

Revenons à cette nouvelle venue dans la famille. Cette petite sœur, je ne sais plus comment elle est arrivée, je sais juste que je l’ai vu grandir, passer d’un petit bébé se déplaçant à quatre pattes et à reculons ( elle n’a jamais rien voulu faire comme tout le monde ), dans les couloirs de la maison, à une petite fille avec laquelle je me souviens avoir était plutôt proche. Photos à l’appui, elle se retrouvait dans mon lit et je la tractais par le biais d’une corde alors qu’elle s’installait sur l’un de mes camions. C’est à cette époque je crois, que mon père lui avait donné le surnom de « souris ». Petite touche humoristique, je n’ai jamais compris pourquoi petite elle n’avait choisi pour doudou que les peluches qu’elle retirait de sa couverture et dont elle en formait des boules, les plaçant au final sous le nez.

À cette période, j’allais à l’école maternelle. Le hameaux n’ayant pas d’établissement scolaire, c’est le matin que, après avoir regardé mes dessins-animés du type « tom et Jerry », j’allais prendre le car bleu, où m’attendais Martine avec qui l’on partait pour un long voyage jusqu’à l’école. École où j’ai connu une première amoureuse au doux nom d’Hélène, et où ma maitresse me faisait penser à une indienne. Je me remémore d’ailleurs une fête de l’école où nous étions tous de petits indiens. Quelques souvenirs de siestes insupportables et d’endives froides et indigestes à la cantine refont également surface alors que je repense à cette première véritable école. J’ai « étudié » jusqu’au CE1 avant que l’on déménage à nouveau je crois. J’ai eu des copains à l’époque ( oui parce que ce ne fut plus tellement le cas un peu plus tard, mais nous y reviendrons ). Je ne me souviens plus de leurs prénoms bien entendu, mais leurs visages sont toujours gravés dans ma mémoires. Autre souvenir, celui d’une balade en forêt avec ma classe, la bourgogne c’était vraiment pas mal pour ça.

L’automne était d’ailleurs propice aux cueillettes et ramassages en tout genre, et puis on se promenait assez souvent en profitant de la forêt avec mes parents. L’été j’allais même manger les groseilles qui poussait naturellement sur notre terrain, j’en étais véritablement friand. Avec ma sœur, aller jusqu’au garage situé plus en avant, était une véritable aventure nous faisant pénétrer dans un tout nouvel univers qui sentait bon l’humidité. Les pièces le constituant étant toute poussiéreuses et envahies de toiles d’araignée. Non loin se trouvaient quelques arbres abritant une table en pierre avec de petits promontoires permettant de s’asseoir autour. C’est ici que mon père avait installé son hamac dans lequel nous adorions nous réfugier.

Le temps là-bas alternant entre chaleurs épuisantes et neiges et gelés parfois abondantes, nous offrait également parfois des orages d’une violence magistrale. Je me souviens d’un ciel noir au-dessus de ma tête alors que j’étais sur la balançoire. J’avais refusé de rentrer à la maison, mais je ne me suis pas fait prier pour y courir lorsque le premier coup de tonnerre retentit. À côté de ça le merveilleux temps estivale laissait place à la venue de la famille. Entre les grands parents, les oncles, les tantes, les cousins et les cousines et autres grandes tantes et oncles, grands cousins/cousines nous étions une joyeuse colonie. Les repas étaient festifs et les journées bien remplies. J’ai revu d’ailleurs il y a quelques années une vidéo dévoilant l’une de ces scènes magiques qui me restent en tête. L’on pouvait y voir nos parrains respectifs à ma sœur et moi , eux étant encore bien jeunes à l’époque, s’octroyer notre piscine gonflable sous mon pauvre regard de petit garçon perdu au milieu de cette fougue à peine adulte se défoulant dans mon lieu d’amusement, j’ai bien tenté de me faire entendre, mais rien n’aurait pu y faire, et ma grand-mère semblant apprécier voir ses plus jeunes fils se dégourdir, me fit comprendre de laisser faire. Je pense que ces moments font bel et bien partie des meilleurs que j’ai pu vivre à ce jour, et je pense que je ne suis pas le seul à le ressentir de la sorte.

J’allais oublier, plus que notre caniche, nous avions une véritable ménagerie à Murlin. Entre le chat Mimine, le lapin de garenne Titus que mes parents avaient récupéré ( j’ai tant pleuré lorsqu’il fut rendu à la liberté ), les mandarins, le mouton malade et le poney agressif du voisin ami de mon père et dont je m’étais amouraché de la fille ( un vrai tombeur à l’époque ), les chèvres que nous avons eu ensuite et surtout notre second chien, un magnifique husky marron-blanc aux yeux vairons et à la truffe rose nommé Falco. Ce jeune chien vigoureux m’a été donné par ma marraine. Il nous en fit voir de toutes les couleurs, entre les fugues et son irrépressible instinct de chasse qui se déclenchait dans les bassecours alentours ( même nos mandarins n’y ont pas échappé, l’un aillant réussi à fuir, finit tout droit dans la gueule du loup si je puis dire ), un chenil finit par être mis en place. Ô il n’y passait pas toute sa vie, loin de là, mais le partageait avec Vladimir.

Des personnes auxquelles je pense souvent, monsieur et madame Varin ( excusez pour l’orthographe, je pense ne l’avoir jamais connu ). Un couple de très vieilles personnes qui me semblait d’une bonté sans bornes. Je me suis retrouvé à plusieurs reprises chez eux et j’y ai toujours été bien reçu, les gâteaux s’y offraient à moi petit gourmand que j’étais. J’étais le « poussin » de madame.
C’est drôle de repenser qu’à l’époque tout me paraissait être un périple, bien sur le voyage jusqu’à l’école, la découverte de ma contré proche, la place du hameau, l’usine de fabrication de fromage de chèvre, les balades jusqu’au bus abandonné dans la forêt, le parcours en voiture jusqu’au magasin avec parfois un détour chez un artisan par lequel j’obtenais des kinder surprise. Le monde qui entourait cette maison me semblait irréel et magique, notamment avec la découverte du brame, moment mystérieux perdu dans le temps. Ce monde magique cachait pourtant un côté bien plus sombre qui ne tarda pas à faire surface. J’avais le sommeil en horreur, mais je vous en dirait plus par la suite.

jeudi 8 septembre 2016

extrait 13 issu du chapitre " les rapaces "



Le chemin s’élargit de nouveau, et l’orée de la forêt semblait être enfin visible. À trois cent mètres environ, le chemin paraissait déboucher sur un espace baigné par les rayons du soleil et il était très clair que l’horizon était constitué d’une part de cieux et d’une part d’océan. Enfin ils arrivaient. La végétation toujours dense ne se frottait plus à eux et l’air était un peu moins frais. Le capitaine en tête de file s’arrêta alors et intima de la mains à ses compagnons de faire de même.

 

 

« - Qu’est-ce que c’est ? Demanda-t-il l’air surpris. »

 

 

À une centaine de mètres environ, quelque chose se tenait en travers du chemin, immobile. Le soleil était si éblouissant que le capitaine n’arriva pas à distinguer ce que c’était. Il prit alors ses jumelles et les porta à ses yeux. Il régla le zoom et vit enfin l’animal. Dressé sur ses puissantes et fines pattes postérieurs, les bras griffus tenus en supination, le crâne long et haut aux grands yeux à la pupille fendu dont le regard se dirigeait droit vers le groupe. La longue queue bien droite était tendu haut, se dressant bien au-dessus du niveau de la tête. Le théropodes était recouvert de plumes oranges rayées de noir dont celles des avant-bras formaient comme des sortes d’ailes primitives.

 

« - merde, souffla Gonzales.

 

- Je ne les aime vraiment pas ceux-là, affirma Mickael qui avait mis sa main en visière avant de se réfugier près de sa mère. »

 

Le carnivore émit alors une série de sons rauque en relevant la tête en arrière.

 

« - mon dieu ce cri, s’inquiéta Kim.

 

- Deinonychus, déclara Nikos.

 

- Maman, geignit Mickael.

 

- Ça va aller, répondit Caroline en étreignant son fils, lui détournant le regard. 

 

- Il n’est pas seul, indiqua Kim, ils n’attaquent jamais seul, nous avons vu comment ils se débrouillaient, d’autres sont là mais on ne les voit pas encore, expliqua-t-elle.

 

- Préparez vos armes, ordonna Gonzales d’une voix grave et basse. »



L’animal n’avait pas bougé, mais déjà des bruits dans la végétation et semblant se rapprocher, résonnaient. Les bruissements de frictions et de branches écrasées cessèrent au bout de quelques secondes. Les sonorités habituelles de la jungle étaient absentes. Le groupe s’était resserré et chacun tentaient d’apercevoir quelque chose au travers de l’amas végétal. Le deinonychus sur le chemin émit quelques sons aigus et saccadés avant de trottiner rapidement en direction des Hommes. Marc, Gonzales et les deux hommes en noir sortirent leurs armes et mirent l’animal en joue. Ce dernier s’arrêta à une vingtaine de mètres et c’est le moment que choisirent les quatre autres prédateurs pour bondir hors de la jungle, atterrissant sur le chemin et encerclant ceux qu’ils avaient choisi comme proies. Les animaux se tenaient têtes baissées et gueules ouvertes, les mains ouvertes présentant leurs griffes saillantes. Tournant lentement autours du groupes en sifflant furieusement. Les hommes tenaient leurs armes en direction des animaux, ne les lâchant pas du regard. Le premier à leur être apparu en avait profité pour se rapprocher de nouveau, ne se tenant plus qu’à quelques mètres. C’est à ce moment que Nikos se rendit compte qu’il était un peu plus gros que les autres. Ce spécimen était le dominant de la meute. De longue plumes très fines se dressaient au-dessus des yeux et les couleurs de sa robe étaient un peu plus vives. Ce dernier siffla et les autres s’arrêtèrent de tourner autour des survivants. Chacun se dressa droit sur ses pattes postérieurs, la queue bien droite tendue au-dessus du sol. Les animaux grondaient, montrant leurs dents de carnassiers.
« - J’ai peur, sanglota Mickael, la tête contre le ventre de sa mère.

 

- Tout va bien, tenta de le rassurer caroline d’une voix la plus calme possible, ça va aller. »

 
Colette lui lança un regard bienveillant tandis que Kim posa la main sur son épaule. L’un des raptors siffla alors de nouveau et s’avança rapidement, prêt à bondir sur Xin qui le pointait de son arme. Celui-ci se préparait à tirer lorsqu’une détonation retentit. L’animal hurla de douleur alors qu’une petite gerbe de sang jaillit de sa cuisse droite. Le deinonychus se retourna et siffla en direction du coup de feu avant qu’une nouvelle détonation ne le surprenne et que son crâne ne vole littéralement en éclat. Les postérieurs flageolantes ne soutinrent plus le poids de l’animal, dont la base du cou se rattachant à la tête n’était plus qu’un gouffre d’hémoglobine giclant, qui finit par se renverser à terre dans un nuage poussiéreux. Les autres raptors totalement désappointés s’approchèrent du corps inerte et décapité en observant les buissons. Ils émirent quelques sons avant que plusieurs déflagration ne grondent à nouveau. Les balles se plantèrent dans le sol, soulevant de la poussière. Les animaux reculèrent alors que des rafales commencèrent à balayer la zone. James ordonna aux autres de se baisser. Les projectiles fusaient en direction des deinonychus qui finirent par fuirent en sifflant, se camouflant parmi les arbres et autres buissons. Leurs cris se répercutèrent dans la jungle, s’éloignant de plus en plus.