jeudi 31 août 2017

Mini synopsis général.



Synopsis général de « L’approche d’un monde perdu ».


Cette page a donc pour propos l’écriture d’une histoire - « L’approche d’un monde perdu » - se rapportant à un monde similaire au notre, à la différence que dans ce cas, les Dinosaures ont été recrées par l’Homme.
Il s’agit là d’une aventure se déroulant sur plusieurs tomes (5), intitulés :
- L’autre monde
- Les secrets du monde perdu
- Renaissance
- Le vieil empire
- Nouveau monde
Le tout aborde des thèmes scientifiques et philosophiques, se basant sur les rapports entre les hommes ainsi qu’entre les hommes et ce qui les entoure, dans un monde, d’abords en proie à un déséquilibre des relations entre les nations et au terrorisme de masse, alors que le changement climatique continue sa progression, et qui se retrouvera mis au pied du mur face à un cataclysme duquel peu en sortiront vivants.
Ensuite, à partir du 3ème tome, nous sommes projetés 1000 ans plus tard et le monde a bien changé. Les Hommes se sont réorganisés et vivent dans un monde plus harmonieux, et leurs sociétés sont gérées par des rapports bien différents face à la vie et à la mort, tout comme à la nature et à la conscience qui est reconnue comme étant universelle et primordiale. Mais dans l’ombre, des rancœurs sont toujours présentes et ne va pas tarder à naître quelque chose de véritablement monstrueux qui ne pourra être vaincue que si l’Aurore (un être qui aura pleinement acquis certaines capacités grâce à la manipulation de la conscience) parvient à lui.
Accessible à tous les fans de Dinosaures, mais aussi à tous ceux qui aiment la SF et l’Héroïc-fantasy, ce récit vous fera parcourir les temps entre deux époques, avant et après un premier cataclysme.
Que se passera-t-il dans le monde renaissant ?

This page is therefore about the writing of a story - "The Approach to a Lost World" - relating to a world similar to ours, with the difference that in this case the Dinosaurs were recreated by the " Man.
This is an adventure taking place on several volumes (5), entitled:
- The other world
- The Secrets of the Lost World
- Renaissance
- The Old Empire
- New world
It deals with scientific and philosophical themes, based on the relations between men and between people and their surroundings, in a world that is in the throes of an imbalance in relations between nations and terrorism. Mass, while climate change continues its progression, and which will find itself put at the foot of the wall facing a cataclysm of which few will emerge alive.
Then, from the third volume, we are projected 1000 years later and the world has changed. Men have reorganized and lived in a more harmonious world, and their societies are managed by very different relationships to life and death, as well as to nature and consciousness that is recognized as universal and primordial. But in the shadows, resentment is always present and soon will be born a truly monstrous thing that can only be defeated if the Aurora (a being who has fully acquired certain abilities through the manipulation of consciousness) Reaches him.

samedi 26 août 2017

Chapitre 2 de "L'autre monde".



II.                 Le réveil





Un son lointain retentit. Un craquement, comme une branche énorme ployant sous un poids assez considérable pour la briser. Ce bruit s’éleva avec force, alors que Nikos était encore étourdi, les yeux toujours fermés. Il sentait son dos endolori, qui semblait être allongé sur le sol. Un sol dur. Il ne bougea pas. Le jeune homme ressentait bien tout son corps, il avait mal partout, sa tête tournait encore. Il se concentra pour reprendre ses esprits. Que lui était-il arrivé au juste ? Il était parti pour rejoindre ses parents au Costa Rica, alors que faisait-il allongé sur le sol ? Engourdit, prit de douleurs qui le lançaient à la te, aux bras, au thorax et aux jambes.
Oui l’avion, il avait pris l’avion.
Il se souvint alors du message rassurant du pilote, puis, des soubresauts, des éclairs, de l'aile en feu, du visage paniqué des passagers, du capharnaüm qu'il avait vu autours de lui. Enfin, il revit ce même pilote sortir de sa cabine, l'avion se séparer en deux, l'océan se rapprochant de plus en plus vite....
Il ouvrit les yeux.
Il y avait un ciel bleu, un bleu comme on pourrait en rêver, comme on en voit rarement, il faisait beau là il était. Il sentit alors le soleil lui réchauffer la peau, ça lui faisait du bien, il se détendit, apaisé, refermant les yeux quelques secondes, quelques secondes il semblait réentendre des voix crier autours de lui, des voix qui se demandaient ils étaient, si tout allait bien, il eut l'impression de sentir quelqu'un le soulever et le porter. Il faisait noir encore, des choses clignotaient autours de lui, il y avait des étincelles. Il finit par entendre la voix de celui qui le portait dire qu'il fallait sortir de . Il grimaça.
Finalement, il rouvrit les yeux.
Le ciel était toujours aussi magnifique, sa tête ne lui tournait plus. Il crut entendre des cris d'oiseaux, mais ceux de petits oiseaux, du genre gazouillis de moineau, ou autres petits oiseaux urbains, mais pas tout à fait ça encore, quelque chose d’inconnu. Ils n'étaient pas loin. Quelque chose de petit se déplaçait à ses côs. Cette chose semblait se frayait un chemin dans l'herbe haute dans laquelle était allongé le jeune homme. Il pouvait voir les brins monter à environ vingt centimètres au-dessus de ses yeux. Puis il les entendit s'éloigner. Il laissa le vent lui caresser le visage, il était doux, agréable. Les longues tiges verdoyantes se penchèrent gèrement et bruissèrent, les brins se caressant doucement les uns les autres.
Il se dit qu'il fallait qu'il arrive à se relever un peu, histoire de voir il se trouvait exactement. Il fallut qu'il se concentre, sa tête lui faisait toujours bien mal.
Il fallait qu'il y arrive de toute fon, ne comptant pas rester allongé par terre toute la journée, mais, à quel moment de la journée se trouvait-il ? Il se dit que peu importe.
Il plaqua ses mains et ses coudes au sol pour s'aider à se relever, il ferma les yeux en fronçant les sourcilles, esquissant une grimace. Oui en effet tout son corps lui faisait mal.
Au prix d’un effort immense, il réussit à s’asseoir.
Lorsqu’il rouvrit encore une fois les yeux, il vit des arbres devant lui, à quelques centaines de mètres formant une masse compact et sombre, ce n'était donc pas que quelques arbres, mais bien toute une forêt, une forêt constituée de feuillus d'environ trois à dix mètres de haut, les couches les plus hautes étant constituées de conifères qui semblaient atteindre une cinquantaine de mètres pour les plus élevés. Les troncs de ceux-ci étaient vraiment énormes, certains pouvaient avoir quelques dizaines de mètres de circonférence, laissant apparaître d'immense racine tortueuse sortant du sol tel des arches déformées plongeant sous terre.
En se tournant de gauche, puis de droite il saperçut que cette forêt l'entourait, il devait donc se trouvait dans une clairière.
Nikos entendit des voix. Celles d'un homme et d'une femme, ils n'étaient pas loin, peut-être à quelques mètres derrre lui. Il ne pouvait toutefois pas distinguer clairement ce qu'ils se disaient.
Il replia ses genoux se préparant à se relever, ayant encore un peu mal à la tête. Il vit alors que l’un de ses genoux était écorché, le sang avait coulé et son pantalon était déchiré à cet endroit. Il vérifia alors l'état de ses bras, le bras droit était écorcégalement, présentant une assez longue fente dont le sang rouge sombre avait coagu. Par chance il n'avait qu'un T-shirt à manche courte, ce qui évitât que le tissu eût été resté collé dedans. Il semblait que ses plais aient été sommairement nettoyées, le sang n'avait pas tant coulé que ça.  Il se toucha l’arcade sourcilière gauche, d’où il ressentait une petite douleur, comme un petit picotement. Il tâta une masse rugueuse qui lui traversait le sourcille de part en part, une grosse croûte s'y était formée. Il avait se cogner semble-t-il, mais alors et comment ? Il se posait encore la question.
Il réussit à prendre appuie sur ses pieds, en s'aidant de ses mains pour se lever. Une fois debout, les herbes ne lui arrivaient plus qu'à hauteur des genoux. Il se retourna afin de voir qui parlait. Il aperçut effectivement un homme et une femme. L'homme lui apparaissait de dos et portait un complet blanc très sale, avait les cheveux grisonnants, une haute stature, se tenant très droit, il semblait avoir de larges épaules. La femme, quant à elle, était de face, vêtue d'un tailleur bleu, elle était blonde et paraissait être bien plus jeune que l'homme. La jeune femme avait porté ses cheveux en arrière ce qui dégageait bien son front, Nikos y remarqua alors une tache rougeâtre. C'était l'tesse de l'air qui était tombée juste à côté de lui juste avant que l'avion ne se brise et l'homme, ce costume blanc, c'était le pilote, il en ét ait sûr, c'est lui qui s'était précipité hors de sa cabine.
La femme l'aperçut, elle montra le jeune homme du doigt. Le pilote se retourna, en effet il s’agissait bien lui. Nikos entendit des voix à sa droite, il tourna la tête et vie six autres personnes assises dans l'herbe à plusieurs mètres, il les reconnu imdiatement. Il y avait les deux japonais, le couple et leur fils et la vieille dame qui était à côté de lui dans l'avion. Ils étaient dans le même état que lui, les vêtements sales, et des contusions un peu partout. Les vieux vêtements violets de la vieille dame avaient de toute évidence bien mieux résisté au choc que les T-shirts, jeans et autres costumes des autres.
Il vit le pilote et l’hôtesse arriver à sa hauteur. La jeune femme prit un ton bienveillant pour lui parler de sa voix douce et claire :

- Comment te sens-tu ?
- J’ai connu mieux, grimaça Nikos. Mon bras me fait mal. On est où là ?
- Aucune idée, répondit le pilote à la voix rauque et profonde. Et aucun moyen de le savoir. Miraculeusement vivant sur une île au milieu de l’océan, c’est tout ce qui a l’air d’être certain.
- Tu sais que nous sommes vraiment chanceux d’être là, murmura calmement la jeune hôtesse. Nous-nous sommes écrasés ici, ce qu’il reste de notre avion n’est vraiment pas beau à voir, nous sommes les seuls rescapés.
- Voyons Lyzie, objecta l’homme de blanc vêtu.
- Autant lui dire les choses clairement non ? Interrogea-t-elle en fronçant les sourcils face à son interlocuteur.
- Il vient à peine de reprendre ses esprits, il faudrait peut-être…
- Non ça va, assura Nikos. Je peux entendre ce que vous avez à me dire.
- Notre survie tient vraiment du miracle, c’est ce que tu dois savoir.
- Il n’y a que nous ? Si peu ?
- Nous ne sommes que très peu nombreux à nous en être sortis, pour ma part, quand j’ai repris connaissance, j’étais allongée par terre. Tu étais sur le sièges juste à côté, tu avais perdu connaissance toi aussi, lui raconta la jeune femme.
- Ils sont morts ? Tous morts ? Interrogea le garçon, les yeux embués.
- Comme j’ai souhaité te l’expliquer, nous sommes des miraculés. L’appareil a percuté le sol à grande vitesse, nous-nous demandons même encore comment nous avons pu nous en sortir sans n’avoir rien de cassé. Nous sommes au total neuf à avoir survécus.
- Oui, je vois les autres là-bas, marmonna Nikos la voix éprise de sanglots, montrant du doigt les autres personnes qui parlaient entre elles un peu plus loin dans la vallée.
- Tu sais, il ne reste plus rien là-bas, intervint alors le pilote en indiquant une épaisse fumée noire qui s’élevait au-dessus des arbres plus au sud. Ce n’est plus qu’un gros morceau de carlingue carbonisée. Tout a dû aller très vite, je pense que la fin a été instantanée.
- Mon dieu, c’est horrible.
- Ne t’inquiète pas, nous sommes là. Tu as vu, nous avons déjà soigné tes petites blessures, tenta de le rassurer Lyzie.
- Je ne me rappelle pas de ça, s’étonna le jeune homme.
- Tu n’étais pas encore tout à fait conscient à ce moment-là, tu semblais divaguer. Après tout, c’est normal quand on a eu un tel choc.
Nikos se tint alors bras droit en grimaçant, son visage se déformant littéralement.
  - Qu’y a-t-il ? Demanda Lyzie.
  - C’est ma plaie, elle me fait trop mal d’un coup.
  - Montre-moi, suggéra le pilote.
  Le garçon lui tendit son bras, continuant de grimacer.
- Effectivement ta plaie est rouge et légèrement enflée. Elle s’infecte sûrement, pourtant elle a   déjà été nettoyée. Allez me chercher la trousse de premier secours s’il vous plaît Lyzie.
La jeune femme se dirigea alors vers le groupe de rescapés, se baissa et revint avec une caisse blanche dans les mains. Elle s’accroupit dans l’herbe, ouvrit la boite et en sortit un spray et un sachet de cotons blancs qu’elle tendit aussitôt à son collègue. Celui-ci pulvérisa un peu de spray sur la plaie de Nikos qui fit une nouvelle grimace en sentant les picotements que cela lui procurait. La blessure fut ensuite nettoyée avec du coton. Tout avait l’air propre.
- Comment t’appelles-tu ? Nous avons cherché à le savoir, mais nous n’avons ni trouvé de papier sur toi, ni pu regarder quoique ce soit sur ton téléphone, il est cassé.
Nikos tâta alors machinalement les poches de son short, effectivement il n’y avait plus rien dedans, même pas son IPOD.
- Heu Nikos, bredouilla-t-il complètement désappointé en se rendant compte qu’il avait perdu ses médias si précieux à ses yeux.
- Moi je suis Marc et comme tu as pu le comprendre, voici ma jeune partenaire de travail, Lyzie.
Les yeux de l’homme se posèrent une nouvelle fois sur la plaie du bras du jeune homme, son visage prenant un air intrigué.
- Regarde, dit Marc. Tu vois tout le long de ta blessure.
L’homme indiquait à Nikos de multiples marques de petites tailles courant sur toute la longueur de la plaie. C’est traces avait une forme concave, constituées de minuscules pointillés, on pouvait en dénombrer quatre ou cinq de ce type.
- Qu’est-ce que c’est ? Demanda le garçon l’air inquiet.
- Je ne sais pas, on dirait comme de petites morsures laissées par de très petits animaux. SI c’est le cas, c’est l’odeur du sang qui aurait pu les attirer.
- Quel genre d’animaux ?
- Je n’en ai aucune idée, je ne suis pas expert en la matière. Tu devais être tellement dans les vapes que tu n’as rien senti. Tout ceci m’a l’air vraiment superficiel, pas de quoi s’inquiéter je pense. Lyzie, passez-moi les compresses et le sparadrap s’il vous plaît.
Elle lui tendit alors. L’homme plaça les compresses sur la plaie et les fixa avec plusieurs morceaux de sparadrap.
- Je pense que ça devrait aller, tout est propre et bien protégé. Que dirais-tu d’aller voir les autres ?
Le garçon ne répondit que par un haussement d’épaule, gardant un air préoccupé.
- Il ne servirait à rien de rester dans son coin, allez viens.



Ainsi, durant l’heure qui suivit, Nikos fit la connaissance des autres survivants. Il prêta enfin attention à la vieille dame qui se prénommait Colette et qui, dans sa robe et son gilet violet et ses cheveux tout blancs, pensait bien avoir vu arriver sa dernière heure. A soixante-dix ans, elle se trouvait encore trop jeune pour y passer, surtout que depuis qu’elle avait perdu son mari – depuis peu – elle espérait bien profiter encore longtemps de son existence.  Les deux asiatiques, des jumeaux japonais en vérité, Xin et Xan, tels étaient leurs prénoms, travaillaient comme commerciaux dans une entreprise automobile nippone, n’avaient ni femmes ni enfants, la trentaine tout juste et ne vivaient que pour leur travail qui leur avait apporté une situation tout à fait confortable. Ils venaient d’ailleurs de signer un contrat juteux pour l’installation d’une usine de construction de moteur de voiture à Taiwan. La petite famille quant à elle, vivait comme Nikos au Costa Rica et rentrait donc de vacance. Le père Patrick était à la tête d’une entreprise de télécommunication, la mère Caroline elle, était professeur d’anglais et avait son fils dans une de ses classes. Tous deux gagnaient également plutôt bien leur vie et se permettaient de visiter les plus beaux endroits de la planète, afin disaient-ils, d’enrichir la culture et d’inculquer l’altruisme et le respect d’autrui à leur fils unique qui se prénommait Mickaël. Ce jeune garçon avait douze ans et s’avérait être une véritable pipelette à l’imagination débordante, qui, la peur passée, a eu vite fait de changer la catastrophe à laquelle il avait réchappé en une aventure extraordinaire. Contrairement aux adultes, il n’avait pas l’air de bien se rendre compte de la chance invraisemblable qu’était leur survie.
Caroline passait ainsi son temps la tête posée sur l’épaule de son mari, les yeux prêts à déborder de larmes à tout instant. En tant que chef de famille, ce dernier se devait de rester homme et de ne pas plier sous le poids rétroactif du choc.
Les deux jumeaux n’étaient pas bavards, on ne les entendit que très peu s’exprimer sur la tournure des événements de la nuit précédente.
Bien sûr, la question de savoir où ils se trouvaient était sur toutes les lèvres. D’après le pilote quelque part au beau milieu de l’océan, mais ce qui le chiffonnait c’était que le sur le dernier relevé satellite, rien n’indiquait la présence du moindre de bout de terre dans les derniers environs survolés. D’ailleurs, ce n’était pas la première fois qu’il passait sur cette voie aérienne, et jamais aucune île ou quoique ce soit d’autre n’y été jamais apparu.
Bientôt, un nuage de fumée noire passa au-dessus de leurs têtes. Le vent venait de changer de direction et entraînait avec lui les restes des volutes provenant de la carcasse incandescente de l’avion qui se trouvait non loin dans la forêt. Le ciel s’assombrit alors et toute les poussières et les gazes transportés dans l’air vinrent leur piquer les yeux et leur gratter les bronches. Plusieurs toussotements se firent entendre.
Peu après, un grincement très sonore suivit d’un grand fracas firent taire le silence qui régnait dans cette grande clairière. Des oiseaux aux couleurs vivent s’envolèrent en poussant de petits cris effarouchés. Marc se tourna alors vers les autres :

- Notre avion n’est plus qu’un lointain souvenir désormais.
- Que nous suggérez-vous de faire ? Lui demanda Patrick le ton grave.
- Le jour s’est levé il y a peu de temps, il a l’air de faire beau, le mieux serait je pense de trouver un espace dégagé en hauteur. Si jamais des secours nous sont envoyés, ils pourraient nous repérer plus facilement. En faisant un feu, ou en laissant de grandes inscriptions sur le sol, visibles du ciel. Il faudra sûrement se trouver ou même construire de quoi s’abriter en cas de pluie car les secours pourraient prendre plusieurs jours avant de nous localiser. Il va falloir trouver de quoi manger, trouver de l’eau douce. Je propose donc que nous allions gentiment entreprendre de traverser cette forêt dans une premier temps et nous verrons ensuite où cela nous mènera. De toute façon il n’y a pas grand-chose de plus à faire pour le moment.
- Chouette, une expédition, s’égosilla Mickaël.
- Arrête veux-tu, gronda son père. Navez-vous pas dit vous-même que la présence de cette île ici vous surprenait ? Si personne ne connait cet endroit, comment pourrait-on nous retrouver ?
- Le signale radar leur indiquera où l’avion apparaissait pour la dernière fois sur les écrans et je suppose que si nous réussissons à signaler correctement notre présence avec une fumée assez visible, il serait possible qu’un appareil de recherche l’aperçoive.
- J’aime pas quand tu me gronde comme ça devant tout le monde, protesta séchement le jeune garçon en parlant à son père.
- Ecoute, lui répondit sa mère de sa voix perçante sans perdre de temps le visage gonflé et rougi par la mélancolie et les larmes jaillissant soudain de ses yeux tout ronds. Il faudrait que tu prennes du recul sur ce qui nous arrive. Des centaines de personnes sont mortes cette nuit, nous sommes au milieu de nulle part, il n’est vraiment pas temps pour les réjouissances.
- Ne vous emportez pas, tenta de la calmer le pilote. Il est bien plus rassurant de le voir ainsi, plutôt que retranché et inactif. Il donne au-moins l’impression d’aller bien ce jeune homme.
A ces mots, Mickaël se tourna vers Marc, lui affichant un large sourire de satisfaction.
- Allons-nous laisser les corps de ces pauvres personnes comme ça ? Demanda Caroline avec une voix tremblotante.
- Nous n’avons pas le choix je le crains. Je veux dire par là que nous ne pouvons nous en occuper, ils sont nombreux et dans un état impossible. Il est bien mieux de tout laisser en place et de laisser faire les professionnels qui viendront s’en occuper. Nous n’allons pas enterrer ces gens ici, leurs familles les réclameront. En prononçant ces mots, Marc sentit un nœud dans son estomac, puis comme un vertige. Le fait de parler encore de toutes ces personnes qui étaient dans l’appareil qu’il pilotait lui donnait de véritables nausées. Le malaise l’envahissait tant il arrivait à se sentir responsable de la disparition de ces gens. Je pense qu’il n’y a rien à faire, reprit-il en tentant de paraitre le plus normal possible. Colette, vous sentez-vous prête pour une possible longue marche ? S’inquiéta-t-il ensuite.
- Si nous n’avons pas d’autres options, renchérit-elle avec un léger rictus. Je n’ai d’ailleurs presque plus mal à mes articulations.

Tous se levèrent, ramassant ce qu'ils avaient pu garder avec eux et se mirent alors en marche. Ils traversèrent rapidement la clairière aux herbes hautes. Un oiseau s'envolait de temps à autre à leur passage, on n’entendait pas les japonais parler alors que Mickaël entreprit de marcher en éclaireur, laissant un air inquiet sur le visage de sa mère. Le père juste derrre, lui tenait la main gardant un air tendre et protecteur. La vieille dame était escore par Lyzie et Marc, les surprenant par sa forme pour une femme aussi âgée, ayant survécu à un crash rien au beau milieu de nulle part. Nikos observait les alentours, se demandant bien ce qu'allait leur réserver cette forêt.
Le vent s'était calmé depuis peu, mais il restait dans l'air l'odeur âcre et étouffante de la carcasse fumante de l'avion.
Ils étaient donc neuf survivants, neuf parmi des centaines de passagers qui ont dû périr noyés où brûs. Un frisson d'angoisse parcouru alors Nikos qui ne cessait de se refaire la scène qu'il avait vécu la veille au soir. L'aile en feu, les bruits, Lyzie se cognant en tombant, le pilote se démenant à gagner la queue de l'appareil, et puis enfin, l'avion qui se coupe en deux... l'avion qui se coupe en deux ? Il voulait avoir une explication sur ce phénomène, mais il devrait attendre. Ils étaient neuf sur des centaines, à ce tarif-là ce n'est plus un coup de bol de s'en être sorti ce disait-il, il doit y avoir autre chose là-dedans, pourquoi neuf sur des centaines ? La vie était parfois étrange.
Ils pénétrèrent dans la forêt. Étonnamment silencieuse, pas un seul bruit, pas un cri d'animaux, pas un chant d'oiseau, aucun bruissement excepté peut-être le grincement provenant du plus profond des grands troncs ternes qui les entouraient bientôt. Cela en devenait presque inqutant. Le sous-bois était sombre, un rayon de soleil transperçait de part en part, à la faveur d'une troué dans la cime des arbres, ce qui donnait assez de lumière pour y voir clair. Le sol était noir, terreux, avec des zones végétales formées de fougères et autres graminées par endroit. Les grosses racines, épaisses comme deux fois un corps humain, façonnaient le paysage, le rendant vallonné. Des amas de feuilles jonchaient le sol de temps à autre, mais la matière dominante restait bien ce mucus noir et terreux. On entendait juste le vent faire bruisser les feuilles situées sur les plus hautes branches à la faveur des quelques rafales maritimes, faisant par la même, grincer le bois de plus belle. La forêt chantait.
Cette douce mélodie irréelle emplissait l'air et les accompagna tout au long de leur marche, entre creux et bosses, racines et amas de végétation. Ils ne croisèrent aucune espèce animale hormis quelques insectes ou autres araignées qui avaient eu la bonne idée de tisser leurs to iles géantes au milieu des végétaux. Mickaël eut d'ailleurs l’intention ingénieuse de plonger dans l'une d'entre elle, ce qui lui valut une bonne remontée de bretelle de la part de sa mère, qui perdit ensuite vingt bonnes minutes à tenter de lui retirer les longs filaments collants qui lui entravaient tout le corps. Cette situation donna l'occasion de faire une pause et d'une bonne tranche de rire pour le reste du groupe.
Au bout de ces vingt minutes de décontraction, ils reprirent leur route. La forêt ne semblait jamais s'arrêter, la perspective était très monotone. Il leur fallait parfois tout de même faire attention de bien lever les pieds afin d'éviter de se tordre une cheville sur le sol dérangé de cet endroit. La voix douce et emprunte d’inquiétude de Lyzie se fit entendre :

- Cette forêt me fait froid dans le dos.
- Je me disais la même chose, confirma Caroline.

À mesure qu'ils avançaient dans cette demie pénombre, la température baissait, la lumière du soleil avait de plus en plus de mal à pénétrer au travers des houpiers qui allaient en se rejoignant et s’entremêlant comme de longs doigts biscornus et décharnés refusant de se lâcher. Le sol était, quant à lui, de moins en moins meuble et de plus en plus poussiéreux.
Un long cri aigu, véritable horreur auditive à s’en glacer le sang résonna alors de part en part, ricochant sur le tronc majestueux, si bien qu’il était impossible de savoir d'en venait la source.
Caroline intervint presqu’aussitôt :

- Qu’est-ce que c’est ?
Elle se colla littéralement à son mari.
- Je ne sais pas, répondit calmement Marc surpris lui aussi par ce qu’il venait d’entendre. Probablement un animal.
- Il n’avait pas l’air bien heureux, enchérie Colette qui s’avançait vers lui.
- Nous sommes dans les bois après tout. Il est donc normal d’y entendre des bruits en tout genre. Ne nous inquiétons pas pour rien, rassura Marc de sa voix profonde et apaisante.

Dépassant bien vite ce mini évènement, ils se remirent en route.
L'endroit devint alors de moins en moins sombre. Le soleil commençait à percer plus facilement la couche végétale, de gros halos lumineux rendaient tout à coup la forêt plus belle, colorée d'un revêtement doré. On entendait moins le vent dans cette partie du sous-bois, les arbres étaient plus haut, la végétation se densifiait, on y voyait plus de fougère, à quelques endroits plus humides poussait me ce qui semblait être des prêles. Des chants d'oiseaux s’élevèrent, l’atmosphère était plus douce, plus chaleureuse aussi. Le soleil chatouillant les corps ses rayons revitalisant.
Ils continuèrent leur marche.
Au bout de ce qui semblait avoir été un bon quart d'heure, ils se retrouvèrent devant un amas de fougères arborescentes, toutes hautes de plus de trois mètres. Le tapis végétal recouvrait une telle superficie qu'ils devaient être obligé d'en entreprendre la traversé.
- Faites attentions aux piqûres d’insectes, ces fougères doivent en être infestés, prévint Marc.
Ils traversèrent le champs filicifère sans grande difficul, marchant durant cinq bonnes minutes, n'ayant rien d’autre autour d'eux que cette ama de longues feuilles drues qui allaient jusqu'à leur caresser le visage. Ils durent tout de même écarter les nombreuses tiges qui leur barraient la route.
À cette endroit l'humidité se faisait grandement ressentir, le sol était devenu boueux et glissant, des libellules et une myriade d'autres petits insectes ailés s'envorent à mesurent qu'ils avançaient. Le lieu avait l'air d'un ancien marécage. Lyzie émit même un petit cri étouf lorsqu'elle vit une petite grenouille sauter à ses pieds et disparaître dans la végétation.
Sortit de là, Marc s’arrêta.
Ils se trouvaient au sommet d'une tranc d' s'élevait un tronc d'arbre penché, ils ne pouvaient pas en voir la base à cause de l'angle mort produite par l'arrête rocheuse qui se trouvait à environ trois mètres d’eux.
Pourtant quelque chose n’allait pas. Depuis quand un tronc d'arbre pouvait-il se balancer de gauche à droite aussi souplement sans risquer de rompre ? Qui plus est, sans le moindre souffle de vent. Et surtout depuis quand un tronc d'arbre émettait-il des grondements ?
Ce qui était en fait une longue queue se plaça alors à l'horizontale au moment l'énorme bête releva son buste. L'animal devait mesurer dans les douze ou treize mètres de long, et faire plus de cinq mètres de haut. Il possédait une tête immense garni de crocs acérés d' coulait du sang et pendait des lambeaux de chair. Les pattes avant munies de seulement deux doigts étaient ridiculement petites comparées aux membres postérieurs énormes et puissants. Son corps et sa tête étaient marron, la colonne verbrale striée de bandes marrons noires plus foncées, le ventre, le cou et la base de la queue étaient quant à eux plus clairs.
L'animal avala ce qu'il avait entre ses crocs en faisant éclater les os sous la pression de ses mâchoires avant de se baisser à nouveau et de relever la te la gueule pleine de viande rouge et sanguinolante. Il ne mâchait pas, il engloutissait à coup de grandes bouchés sa nourriture.
Ils resrent pétrifs devant le spectacle qui se présentait à eux.