Le chemin s’élargit de nouveau, et
l’orée de la forêt semblait être enfin visible. À trois cent mètres environ, le
chemin paraissait déboucher sur un espace baigné par les rayons du soleil et il
était très clair que l’horizon était constitué d’une part de cieux et d’une
part d’océan. Enfin ils arrivaient. La végétation toujours dense ne se frottait
plus à eux et l’air était un peu moins frais. Le capitaine en tête de file
s’arrêta alors et intima de la mains à ses compagnons de faire de même.
« - Qu’est-ce que c’est ?
Demanda-t-il l’air surpris. »
À une centaine de mètres environ,
quelque chose se tenait en travers du chemin, immobile. Le soleil était si
éblouissant que le capitaine n’arriva pas à distinguer ce que c’était. Il prit
alors ses jumelles et les porta à ses yeux. Il régla le zoom et vit enfin
l’animal. Dressé sur ses puissantes et fines pattes postérieurs, les bras
griffus tenus en supination, le crâne long et haut aux grands yeux à la pupille
fendu dont le regard se dirigeait droit vers le groupe. La longue queue bien
droite était tendu haut, se dressant bien au-dessus du niveau de la tête. Le
théropodes était recouvert de plumes oranges rayées de noir dont celles des
avant-bras formaient comme des sortes d’ailes primitives.
« - merde, souffla Gonzales.
- Je ne les aime vraiment pas
ceux-là, affirma Mickael qui avait mis sa main en visière avant de se réfugier
près de sa mère. »
Le carnivore émit alors une série de
sons rauque en relevant la tête en arrière.
« - mon dieu ce cri, s’inquiéta
Kim.
- Deinonychus, déclara Nikos.
- Maman, geignit Mickael.
- Ça va aller, répondit Caroline en
étreignant son fils, lui détournant le regard.
- Il n’est pas seul, indiqua Kim,
ils n’attaquent jamais seul, nous avons vu comment ils se débrouillaient,
d’autres sont là mais on ne les voit pas encore, expliqua-t-elle.
- Préparez vos armes, ordonna
Gonzales d’une voix grave et basse. »
L’animal n’avait pas bougé, mais déjà des bruits
dans la végétation et semblant se rapprocher, résonnaient. Les bruissements de
frictions et de branches écrasées cessèrent au bout de quelques secondes. Les
sonorités habituelles de la jungle étaient absentes. Le groupe s’était resserré
et chacun tentaient d’apercevoir quelque chose au travers de l’amas végétal. Le
deinonychus sur le chemin émit quelques sons aigus et saccadés avant de
trottiner rapidement en direction des Hommes. Marc, Gonzales et les deux hommes
en noir sortirent leurs armes et mirent l’animal en joue. Ce dernier s’arrêta à
une vingtaine de mètres et c’est le moment que choisirent les quatre autres
prédateurs pour bondir hors de la jungle, atterrissant sur le chemin et
encerclant ceux qu’ils avaient choisi comme proies. Les animaux se tenaient
têtes baissées et gueules ouvertes, les mains ouvertes présentant leurs griffes
saillantes. Tournant lentement autours du groupes en sifflant furieusement. Les
hommes tenaient leurs armes en direction des animaux, ne les lâchant pas du
regard. Le premier à leur être apparu en avait profité pour se rapprocher de
nouveau, ne se tenant plus qu’à quelques mètres. C’est à ce moment que Nikos se
rendit compte qu’il était un peu plus gros que les autres. Ce spécimen était le
dominant de la meute. De longue plumes très fines se dressaient au-dessus des
yeux et les couleurs de sa robe étaient un peu plus vives. Ce dernier siffla et
les autres s’arrêtèrent de tourner autour des survivants. Chacun se dressa
droit sur ses pattes postérieurs, la queue bien droite tendue au-dessus du sol.
Les animaux grondaient, montrant leurs dents de carnassiers.
« - J’ai peur, sanglota
Mickael, la tête contre le ventre de sa mère.
- Tout va bien, tenta de le rassurer
caroline d’une voix la plus calme possible, ça va aller. »
Colette lui lança un regard bienveillant tandis
que Kim posa la main sur son épaule. L’un des raptors siffla alors de nouveau
et s’avança rapidement, prêt à bondir sur Xin qui le pointait de son arme.
Celui-ci se préparait à tirer lorsqu’une détonation retentit. L’animal hurla de
douleur alors qu’une petite gerbe de sang jaillit de sa cuisse droite. Le
deinonychus se retourna et siffla en direction du coup de feu avant qu’une
nouvelle détonation ne le surprenne et que son crâne ne vole littéralement en
éclat. Les postérieurs flageolantes ne soutinrent plus le poids de l’animal, dont
la base du cou se rattachant à la tête n’était plus qu’un gouffre d’hémoglobine
giclant, qui finit par se renverser à terre dans un nuage poussiéreux. Les
autres raptors totalement désappointés s’approchèrent du corps inerte et
décapité en observant les buissons. Ils émirent quelques sons avant que
plusieurs déflagration ne grondent à nouveau. Les balles se plantèrent dans le
sol, soulevant de la poussière. Les animaux reculèrent alors que des rafales
commencèrent à balayer la zone. James ordonna aux autres de se baisser. Les
projectiles fusaient en direction des deinonychus qui finirent par fuirent en
sifflant, se camouflant parmi les arbres et autres buissons. Leurs cris se
répercutèrent dans la jungle, s’éloignant de plus en plus.
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