jeudi 24 août 2017

premier chapitre de "L'autre monde".



I.                 L’avion






En cette belle fin d'après-midi du 6 août 2004 à l'roport de Taipei, les éclats des rayons du soleil se reftant sur les hublots de l'avion allait monter Nikos l'éblouissaient. Il avançait sur le tarmac à environ dix mètre de l'appareil, marchant d'un pas pressant alors que les moteurs de l'avion dégageaient un bruit assourdissant. Le jeune homme vêtu d’un T-shirt blanc et d’un short en blue-jeans accompagnés de chaussures en toiles blanches se disait qu'il avait hâte d'être assis au calme et à l'ombre, le soleil commençant à un peu trop lui chauffer la peau. Ce vol était en partance pour San Francisco, là-bas il devrait reprendre une correspondance pour rejoindre San José au Costa Rica.
Il arriva enfin à l'échelle. Ils étaient nombreux à monter dans l'avion à ce moment-, mais il ne prêta pas attention aux autres, il grimpa rapidement les marches, tendit son ticket à l'tesse grande et blonde qui lui fit un large sourire, il n'y prêta aucune attention, elle lui indiqua sa place, le laissant se presser d'y aller. Place 33J, juste au niveau de l'aile droite, une place qui lui convint. Une vieille dame était assise là prêt du hublot sur la place K, la place H était encore vide. Il se dit qu'il serait bien que personne n'ait pris la place.
Nikos était un garçon de seize ans, très mince, aux beaux cheveux blonds cendrés gèrement ondulés, aux yeux bleus gris, il n'était guère très grand pour son âge.
Il s'assit à sa place après avoir déposé son bagage à main dans le compartiment prévu à cet effet, il ne voyait pas la vieille femme qui elle, le regardait s'installer. Une fois en place, il mit ses écouteurs dans les oreilles et alluma son IPod, la musique démarra et il ferma les yeux. Il ne se soucia pas des autres passagers qui s'installaient à leurs sièges.
Celui-ci n'était pas rempli entièrement, il ne s’agissait pas dune période de grande affluence touristique, le voyage devait se dérouler dans le calme. Au bout de dix minutes, lorsque tous les passagers furent installés et après une annonce du pilote, l'avion commença doucement à s'ébranler et le bruit des moteurs se fit plus intense. Quelques instants plus tard, il effectua une marche arrre avant de tourner sur la gauche, il roula ainsi lentement pendant quelques longues minutes avant d'arriver sur la piste de décollage. L’appareil accéléra jusqu'à ce que les passagers se retrouvent plaqués à leur siège. La pression de l'air devint plus lourde au moment l'avion s'éleva enfin au-dessus de la capitale taïwanaise. Ils étaient partis.
Nikos toujours les yeux clos, repensa à ce beau séjour à Taïwan, ses parents l'y avaient envoyé rejoindre des amis partis s'installer là-bas avec leurs enfants, et le long voyage pour y arriver en valait le détour. Ces gens-là étaient riches, partis de Los Angeles, ils s'étaient fait construire une villa en bord de mer et le séjour s'était résumé à plage, baignade, exploration de l'île et quelques cours de langue dispensés par un professeur particulier afin d'acclimater au plus vite les enfants à cette nouvelle vie, il sourit en y repensant puis ouvrit un œil en espérant que personne ne l'ait remarqué. Il semblait que non.
Il avait tout de me hâte de retrouver ses parents, sa famille aussi venait de la cité des anges. Il avait une ur Ludy et deux frères Dam et Seb - ses parents devaient fortement aimer les prénoms courts - tous plus jeunes que lui. Sa re, Nathaly Oliver qui était une grande biologiste renommée, avait eu une proposition pour un poste à San José, elle en avait longuement parlé à son mari, Théodore Oliver, avec qui elle avait fini par tomber d'accord pour aller s'installer sur place. Il avait été conclu que les enfants iraient dans les meilleures écoles du coin, son père chirurgien-dentiste propriétaire de son propre cabinet sur Los Angeles spécialisé dans les soins des gens fortunées de la côte ouest, n'avait pas eu de mal à ouvrir son second cabinet au Costa Rica, laissant le premier gé par sa plus efficace assistante, y a pas à dire, ses parents gagnaient également très bien leur vie.
Nikos était tout de même plus proche de sa mère que de son père du fait de leur passion commune des sciences de la nature. Tous deux appréciaient à visionner des reportages, aller à des conférences de toutes sortes. A de multiples occasions, il avait même pu l’accompagner dans les locaux de ses recherches et ainsi il avait réussi à rencontrer pas mal de grands noms. Ce qui l’avait marqué avait été une rencontre fameuse avec le grand paléontologue nord-américain Robert Bakker avec qui il eut un long échange, l’homme appréciant sans doute les connaissances et la curiosité du jeune garçon qu’il était encore à l’époque. Il n’avait que douze ans à l’époque. Véritablement Nikos était capable de tout pour sa mère, répondant positivement à ses moindres demandes et l’aidant dès que possible. Il en était sûr, sa mère serait fier de lui le jour où lui-même serait devenu un grand paléontologue.
Finalement il espéra aussi qu’à son retour il aurait droit à un grand repas de famille comme il les aimait, une partie de sa famille ayant prévu, aux dernières nouvelles, de venir de Californie jusqu’au Costa Rica afin Nikos et ses parents. Depuis leur déménagement, voir ses oncles, tantes, cousins u grands parents était devenu exceptionnel.
Remisant toutes ses pensées dans un coin reculé de son cerveau, le jeune homme se détenti, bailla un bon coup, puis finit par s’endormir profondément, sa tête finissant même par retomber sur sa droite.



Un soubresaut se fit soudain sentir. Nikos se réveilla, la tête complètement embué, sorti de son rêve et tout à fait courbaturé à cause de l'inconfort du sge. Il se tourna vers le hublot, toujours sans regarder directement la vieille femme. L'avion était au milieu d'un énorme nuage, le plus noir qui puisse lui avoir été donné de voir, un énorme nuage d'orage. De temps à autre des éclairs menaçants zébraient le ciel. Il vît les hôtesses de l'air courir pour aller sasseoir aux places qui leur étaient destinées, il regarda sa montre, elle affichait vingt et une heure. Déjà quatre heures qu'ils étaient en l'air et le voyage était encore long. Les rideaux des compartiments étaient tirés. Le pilote fit une annonce afin de rassurer les passagers. Apparemment cet orage n'était pas prévu, qu'il allait tenter de le contourner au plus vite, qu'il ne fallait pas s'inquiéter des turbulences.
L'avion bascula alors sur la gauche afin d'effectuer un quart de tour, puis il se repositionna à l'horizontale. Il faisait toujours très noir dehors, l'on n'y voyait rien, à part toujours ces grosses éclaires, certains éclatant vraiment tout prêt de l'avion. Les lumières baissèrent d'intensité, les écrans de télé ing aux sges cessèrent de fonctionner alors qu’un de ces arcs électriques se projeta non loin de la carlingue. Les passagers étaient éveils, on en voyait aucun ne serait-ce qu'assoupi. Le message du pilote avait faire son effet.
Tout était toujours noir, les éclaires illuminaient toujours le ciel, les turbulences se faisaient bien sentir, mais tout cela semblait s'éloigner au fur et à mesure de la progression de l'appareil.
Il se passa ainsi quelques longues minutes, puis, les lumières revinrent, les télévisions recommencèrent à projeter leurs films, il n'y avait plus de turbulences. Les passagers se détendirent, les hôtesses se détachèrent de leurs sièges et continuèrent leur va et vient. D’ailleurs, l'on avait déjà servi à manger, trop tard se dit Nikos.
Le pilote indiqua à tous que la zone de turbulence était loin derrre eux et qu'ils étaient enfin sortis de l'orage. Pourtant tout restait noir dehors. Le garçon regarda son portable. Pratiquement plus de batterie, « maudit téléphone » se dit-il, il devrait le recharger une fois à San Francisco.
Tout était toujours noir dehors, mais ils semblaient en effet hors de porter de la zone dangereuse, on ne voyait plus d'éclaire, on ne ressentait plus de turbulence, tout avait l'air bien.
Nikos referma alors les yeux et retomba dans ses rêves, la musique toujours dans ses oreilles, il se voyait entouré des siens, dans une fête de famille, comme ils avaient l'habitude d'en faire lors des fêtes de fin d'année ou des anniversaires avant le départ au Costa Rica, il trouvait qu’ il avait de la chance d'avoir une famille nombreuse et aussi présente. Il voyait ses parents, frères, urs, oncles, tantes, cousins, cousines, enfin toute une tribu, qui aimait se réunir, faire la fête, boire jusqu'au petit matin, les grandes tablées. Ça chantait, ça riait, ça dansait, ah il aimait bien penser à ça, il se sentait apaisé, il voyait les visages de chacun d'entre eux plein de joie, dans son rêve il voyait son père assis à la table, il avait quelque chose à lui dire, il se pressa d'aller à sa rencontre, le voyant lui faire signe de venir. Il y en avait du monde en train de danser entre eux deux, il fallut les éviter, au risque de se faire rentrer dedans. Arrivé à sa hauteur il vie le visage de son père s'illuminer, lui sourire, ses yeux brillaient, il allait ouvrir la bouche pour lui parler.
Le visage de son père se transforma soudain, devenant celui d’un homme qu’il ne connaissait absolument pas, aux cheveux longs et noirs de geais retombant sur ses épaules, le visage pâle, imberbe et pourtant pas si jeune, ses yeux sombres et perçant le dévisageant, le scrutant, la peur s’empara du jeune homme…
Tout fût secoué dans l'appareil suite à la puissance du choc. Il y eu un grand fracas, une lumière intense sur la droite de l'avion, un bruit assourdissant commençait à résonner, une sirène retentie, des lumières clignotaient, des gens criaient, les compartiments à bagage c'étaient ouverts, des sacs jonchaient le sol, des objets étaient projetés de partout, les masques à oxygène étaient tombés.
Nikos se sentait de plus en plus plaqué contre son sge. Il avait arraché les écouteurs de ses oreilles, tout était assourdissant, étourdissant autours de lui. Il se tourna vers la vieille dame, elle regardait le hublot, sans bouger, ses mains tremblaient, elle était prise de panique.
L'aile droite de l'avion était en feu, le bruit assourdissant venait d'une des turbines qui avait était touchée. L’aéronef était en train de plonger dans le vide.
À ses côtés, sur les sges du milieu se tenait deux hommes typés asiatiques en costume, tenant fébrilement leur attaché-case, juste derrre un couple, dont les deux conjoints devaient avoir la trentaine étaient serrés contre leur jeune fils qui devait avoir aux alentours de douze ans. Le pauvre pleurait à grosse larme pendant que ses parents tentaient de le rassurer, passant leur main dans ses cheveux, malg les larmes qui coulaient sur leurs joues. La vieille dame était toujours crispée, elle ne réagissait plus, restait les yeux rivés sur le hublot d' l'on pouvait voir les flammes à quelques mètres gagner du terrain sur l'aile. Elles étaient de plus en plus grosses, de plus en plus rouges, le bruit infernal de la turbine résonnait encore et toujours. Des gens criaient devant et derrière. Une des tesses tomba à la renverse juste à côté de Nikos, elle se cogna la tête contre le sol et ne réagit plus.
L'avion se mit alors à piquer du nez de plus belle. Nikos était enfoncé dans son siège, il ne pouvait plus bouger. On entendait le bruit de l'engin qui fonçait à toute allure vers le sol, ou tout du moins l'océan, parce que normalement ils devaient se trouver au beau milieu de l'océan pacifique. Il sentit ses poumons se compresser et perdit son souffle. Au-loin, il put voir le pilote et le copilote abandonner leur poste tentant de se réfugier quelque part, prit d'une totale panique. Tout espoir semblait perdu et les hurlements recouvrirent bientôt presque le turbulent vacarme du gros turbo-jet qui ne tarderait pas à s’écraser sur l’eau.
Alors que ses yeux se fermaient progressivement pour laisser place à une sorte de léthargie qu'il ne put contler, Nikos trouva étrangement la force de regarder une dernre fois en direction du hublot. Il y vit l'océan se rapprocher à grande vitesse. Dans la pénombre, il entrevit ce qui semblait être une île, mais ils ne pourraient jamais l'atteindre, ils en étaient beaucoup trop éloignés.
Soudain, des étincelles surgirent de toute part dans la carlingue. Dans un dernier effort pour garder les yeux ouverts, Nikos crut voir l'avion se séparer en deux dans un gigantesque et interminable grincement métallique. La partie avant sembla plonger rapidement. Il put entendre les passagers hurler, plongeant vers leur mort. Le jeune homme sentit ensuite l'air lui fouetter le visage, l’empêchant de respirer. Face à lui, il aperçut la terre se rapprocher. Tout était flou. Il crut percevoir comme une lumière doucement bleutée venir vers lui et commencer à entourer son corps entier dans un halo. Il ferma les yeux pour de bon.

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